En Nouvelle-Calédonie, l'impasse institutionnelle ranime le spectre de la guerre civile des années 80

Source: Libération
Nouméa vit au son des klaxons et des slogans. Depuis le 28 mars, indépendantistes et partisans du maintien dans la République (loyalistes) redoublent de démonstrations de force pour faire pression sur Paris, où les parlementaires prendront des décisions cruciales pour l'avenir de ce territoire du Pacifique Sud. Dans la perspective du vote à l'Assemblée nationale lundi sur le dégel du corps électoral (lire ci-contre), les indépendantistes ont mis les bouchées doubles avec les "dix jours pour Kanaky", à grand renfort de symboles identitaires.
Le 5 mai, postés devant les gendarmeries du pays, les manifestants de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) ont convoqué le souvenir de leurs martyrs. La date est lourde de sens : trente-six ans plus tôt, dans l'entre-deux tours de la présidentielle, le GIGN prenait d'assaut la grotte d'Ouvéa. Point culminant des "événements" - quatre années de guerre civile - la journée s'était soldée par la mort de 19 preneurs d'otages