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"Petite, je savais déjà ce qui était bon ou pas"

"Petite, je savais déjà ce qui était bon ou pas"

Source: L'essentiel

LUXEMBOURG - La cheffe Léa Linster explique sa vision de son métier, alors qu'elle sort un nouveau livre.

Comment est venue l'idée de votre 20e livre, "Deutschland küsst Frankreich" ?

Le traité de l'Élysée a fêté l'an dernier ses 60 ans. Or, j'ai toujours aimé le meilleur de ces deux pays, le meilleur en matière culinaire. D'où l'idée du livre.

Les recettes sont surtout des classiques, comme le bœuf bourguignon et les frites...

Je suis connue pour les classiques. Selon moi, il y a quelque chose de fondamental, comme en musique: il faut réviser les classiques, avant d'improviser en free jazz. C'est pareil avec les madeleines.

Comment les madeleines sont-elles devenues votre marque de fabrique?

J'étais célèbre pour ma crème brûlée. Pour cela, j'avais besoin de beaucoup de jaunes d'œuf. Que faire alors des blancs? Je m'en servais d'abord pour les petits fours dans mon restaurant étoilé, puis j'en suis arrivée aux madeleines. Elles sont nées dans l'urgence, avant d'être perfectionnées.

Qu'est-ce qui vous intéresse dans les plats soi-disant simples?

J'ai grandi dans un endroit où la qualité joue un rôle important. Déjà petite, je savais ce qui était bon ou pas. Mon père me faisait goûter des choses et je pouvais dire ce qu'il manquait.

Qu'est-ce qui caractérisent les cuisines allemande et française?

Les Allemands font des gâteaux aux noix et au fromage blanc. Les Français sont bons avec le chocolat, la crème et le beurre. Et le pain. Chacun doit cultiver ses spécialités.

Vous restez la seule lauréate du Bocuse d'Or. Où sont vos successeuses?

Elles sont sur Instagram! (rires). Je pense que les femmes ne sont pas autant focalisées que les hommes sur les compétitions. Mais je ne peux que les encourager, car un tel prix a une influence sur la carrière.

Que pensez-vous de l'intelligence artificielle dans votre domaine?

Je pense que c'est bien. Un Thermomix possède une forme d'IA. Nous devons tout de même savoir comment l'utiliser et cela devient un outil utile. Une Ferrari est très belle, mais nous devons aussi savoir l'utiliser.

Avez-vous assouvi votre rêve avec votre restaurant à Frisange?

À vrai dire, c'est surtout celui de mon père. Son rêve est ensuite devenu aussi le mien. Cela me fendrait le cœur si le site de Frisange venait à ne plus nous appartenir. C'est vrai qu'il était risqué d'ouvrir un restaurant gastronomique à cet endroit. Mais mon père disait: "Quand tu es bon, peu importe où tu es. Les gens viendront où tu es".

Rêvez-vous aussi de nourriture la nuit?

Oui. Parfois je rêve de nourriture, lorsque je suis au régime! Je rêve de choux à la crème. Je peux aussi ressentir des saveurs en rêve et m'en souvenir le lendemain.

Après 600 passages à la télévision et 20 livres, quels sont vos projets?

Au niveau professionnel, New York figure tout en haut de ma liste. Je voudrais y proposer un jour mes madeleines. Sinon, je suis aussi devenue grand-mère, donc je cuisine aussi pour mon petit-fils Leon. Je vais forger son goût, tout comme son père Louis, qui évidemment cuisine aussi pour lui.